sábado, 22 de novembro de 2008

Descalabro no ensino em Portugal é notícia em França.

---



Publicado em França, o texto que reproduzimos abaixo, traça o retrato
das lutas dos professores em Portugal analisando detalhadamente o
ataque que tem vindo a ser conduzido contra a escola pública pelo
governo Sócrates e a sua sinistra ministra Maria de Lurdes Rodrigues.

Desde o fecho de escolas às falhas no transporte escolar, do
desemprego docente até às reformas do ensino especial que deixam sem
apoio muitos milhares de alunos com necessidades educativas especiais,
o texto faz um retrato negro da educação em Portugal.

Foi publicado no «Classes en Lutte», jornal dos trabalhadores da
educação da Confédération Nationale du Travail (CNT-F)
http://www.cnt-f.org/fte/article.php3?id_article=2289


LUTTES AU PORTUGAL

Au Portugal, ces trois dernières années, le gouvernement Sócrates
(PS), et la ministre de l'éducation, Maria de Lurdes Rodrigues, ont
lancé plusieurs offensives contre l'école publique.

Les réformes ont provoqué une dégradation sans précédent de
l'enseignement, et créé un profond mal-être chez les professeurs . Le
8 mars 2008, 100 000 enseignants (un sur trois) vêtus de noir en signe
de deuil ont défilé dans les rues de Lisbonne. Ce fut le plus grand
mouvement de protestation des enseignants qui ait jamais eu lieu au
Portugal.

Cette manifestation a été le point culminant de semaines de lutte et
de contestation nées au sein même des écoles contre les nouvelles
modalités d'évaluation des enseignants, unanimement rejetées à cause
de leur contenu irrationel et de leurs objectifs purement économiques.
Ces modalités d'évaluation découlent du Statut de Carrière des
enseignants, que le gouvernement a imposé contre la volonté des
professeurs et qui a donné lieu a une énorme contestation.

Les centaines de rassemblements, manifestations, et "vigílias" qui ont
précédé la mega-manifestation furent très souvent conduites par des
groupes de professeurs qui s'étaient organisés à l'intérieur des
établissements. Beaucoup de rendez-vous ont circulé anonymement par
sms ou par internet. Ces mouvements de contestation de la base, nés en
dehors des structures syndicales enseignantes, ont mis la pression sur
les syndicats de professeurs.

Ce mécontentement est la réponse naturelle à des années de réformes
économiques qui ont gravement mis en cause la qualité du travail
enseignant, et qui ont contribué à la dégradation de l'école publique
au Portugal. Ces réformes ont mené à la fermeture de nombreuses écoles
, ont modifié la nature des programmes et ont réduit la participation
des enseignants aux instances dirigeantes des établissements.
L'enseignement spécialisé et l'enseignement artistique ont également
subi de graves attaques, qui ont sérieusement mis à mal les principes
de l'école pour tous ("inclusive"). Le plan qui est en marche vise au
désengagement progressif de l'État du secteur éducatif pour le
transférer aux municipalités et ouvrir ainsi la porte à une future
privatisation de l'enseignement. Ce plan, qui a débuté par la remise
aux collectivités locales de la gestion du parc scolaire, pour ensuite
être éventuellement confiée a l'Eglise, menace maintenant d'être
étendu aux travailleurs non-enseignants ainsi qu'aux professeurs eux-
mêmes qui courent le risque de changer de ministère de tutelle et de
perdre leurs droits . Un récent projet de loi ouvre la porte au
passage des professeurs sous la dépendance des municipalités. (1)

Au Portugal le réseau public d'enseignement aurait perdu entre 16 et
23 000 enseignants ces trois dernières années.(2) Ces réductions ne
sont pas causées par la diminution du nombre d'élèves, comme le
gouvernement a voulu le faire croire, mais plutôt à la fermeture
d'écoles et à l'augmentation des horaires de travail.

Le Plan de fermetures d'écoles mis en place dès l'entrée en fonctions
du gouvernement Sócrates prévoyait de fermer environ 4000 écoles
primaires jusqu'au terme de la législature en 2009 (3). Rien qu'au
début de l'année scolaire 2006/2007, 1500 écoles ont été fermées, la
fermeture de 900 écoles supplémentaires étant prévue pour l'année
suivante. Ces fermetures touchent surtout les zones de l'intérieur
nord et du centre du Portugal, déjà largement désertifiées et elles
vont naturellement accentuer cette tendance. Les élèves des écoles
primaires fermées sont aujourd'hui obligés de rester la journée
entière loin de leur domicile et perdent de longues heures dans les
transports. Le réseau de transports scolaires, dépendant des
municipalités, fonctionne avec de graves déficiences. Des enfants très
jeunes sont ainsi obligés d'utiliser les transports publics sans que
la surveillance adéquate ne soit garantie, ce qui a déjà provoqué des
morts.(4)

L'enseignement spécialisé (pour handicapés) est un autre secteur qui a
subi des assauts qui ont mis en danger les principes de l'école «
inclusive ». La disparition des Équipes de l'Éducation Spécialisée et
de leurs coordinations régionales a laissé les enseignants du secteur
isolés dans les écoles. Le gouvernement a imposé un plan de
restructuration qui prévoit uniquement un soutien aux handicapés
(déficients), laissant de côté des milliers d'élèves dyslexiques,
hyperactifs et ayant des problèmes de comportement et d'apprentissage.
Ceux-ci courent le risque de se perdre et d'être envoyés dans les
"circuits alternatifs" perdant ainsi toute possibilité de progresser a
l'intérieur du système éducatif.(5)(6)

L'enseignement artistique, qui était déjà le parent pauvre, n'a pas
non plus été épargné par les réformes. À l'école primaire, il a même
été retiré du programme obligatoire tout comme l'éducation physique.
Ces activités sont maintenant inclues dans les "prolongement
d'horaires" et laissées à des moniteurs sans qualification apropriée ,
engagés sous contract précaire et mal payés par les municipalités(7).

Le système éducatif Portugais se trouve donc dans une situation
réellement préoccupante. Le profond mal-être causé par les réformes du
gouvernement actuel et menées à bien par la ministre Maria de Lurdes
Rodrigues lui font pleinement mériter son surnom de " Sinistre
Ministre".



Sem comentários: